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04/10/2023
Drôle de film que ce "règne animal" dont la bande-annonce donne une idée juste sans pour autant dévoiler toutes les ramifications d'une intrigue qui donne l'impression qu'un film des frères Dardenne s'est télescopé avec un scénario de Science-Fiction pendant qu'un documentaire sur les adolescents des années 2020 (#élèves EBEP) télescopait l'une des plus belles histoires d'amour filmées au cinéma avec un seul des personnages à l'écran ainsi qu'une réflexion sur la cohabitation avec "les autres", ceux qui sont différents et qui attirent autant qu'ils font peur (qu'on les connaissent ou non).

Vous l'aurez compris, ce "règne animal" est un film hybride qui risque de perdre quelques spectateurs en route mais je suis rentré pleinement dans son jeu, parfois frustrant, mais qui laisse nos sens en éveil pendant 128 minutes. Tout cela n'aurait pas été possible sans un acteur que je n'avais pas vu aussi bon depuis de nombreuses années : Romain Duris est exceptionnel dans son rôle de mari et de père qui tente de faire de son mieux mais se retrouve débordé par tout ce qui l'entoure. Paul Kircher ne m'a pas autant impressionné et Adèle Exarchopoulos a un rôle finalement très minime mais chacun joue sa partition à l'instar des nombreux seconds rôles qui justifient tous leur place dans ce puzzle qui s'emboîte parfaitement sans que les scénaristes ne donnent la sensation de vouloir réussir un tour de force.

Chacun pourra piocher dans l'histoire des choses qui l'intéresse, tout le monde pourra en discuter après le film. Ces personnes qui mutent sont elles un danger pour l'homme ou une chance ? Pas d'angélisme comme dans le récent "the creator", pas de peur panique comme dans d'autres films, juste des questions et aucune réponse définitive...

En esquivant la question de la contamination, le scénario se permet de sortir de la classique question de l'avenir de l'homme sur terre pour rester au plus près de ses quelques personnages qui ne savent pas se dépatouiller de cette situation. Pas de grands discours, des attitudes changeantes, de l'amour sans niaiserie, des réussites et des ratés.... au final on sent quelque chose de profondément humain et c'est là la plus grande réussite de Thomas Cailley qui signe un film qui n'est pas parfait mais qui est original alors qu'il traite de sujets cent fois rebattus.

Est-ce que j'apprécierai de revoir ce "règne animal" ? Oui donc les trois arobases sont une évidence. Est-ce le meilleur film de ce mois d'octobre ? Assurément. Sera-t-il sur le podium en fin d'année ? Seul l'avenir nous le dira mais il a, a priori, une place assurée dans le Top10 de cette année qui dépassera pour la première fois depuis quelques années les 100 films vu ce qui prouve sa valeur et vous donnera, je l'espère, envie de le découvrir sur grand écran - ou sur petit plus tard !.
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